Les troubles alimentaires, quand j’ai divorcé de mon corps.
Les troubles alimentaires … quand ton rapport à l’alimentation devient (un peu) trop émotionnel …
Cela fait déjà 9 ans que je pratique le métier de consultante en image. Métier qui m’a aussi soigné car il m’a permis d’adoucir le regard très dur que j’avais sur mon corps et de mieux gérer les changements que je lui inflige(ais).
Parce que oui, à 25 ans je lui ai déclaré la guerre. Et avec le recul, lui et moi, on a même vécu un divorce précoce vers l’âge de 15 ans. C’est un peu tôt tout de même !
Entre anorexie, boulimie, binge eating je ne sais pas quoi, (bingo, banco ?!), le rapport à la nourriture n’a pas été un long fleuve tranquille et cette joyeuse liste de troubles alimentaires ont été des colocataires un poil trop envahissants.
Mon Prozac, c’était la bouffe. Je me suis dis que ça coûterait moins cher à la Sécu. Ma spécialité, faire comme si tout allait bien (comme beaucoup d’ailleurs). Ne pas troooooop maigrir pour ne pas que ça se voit, prendre du poids à des moments bien précis pour pouvoir le cacher. J’étais rodée et de toute façon, je n’avais pas de problème et surtout, il y avait « bien pire que moi ». Personne ne s’en doutait. Un secret qu’on garde d’abord par honte et surtout parce qu’en parler, c’est faire exister tout ça. J’étais « juste » celle qui était réputée pour aimer le chocolat, finir les desserts et surtout piquer les goûters des enfants. Damn it !
Mais au bout d’un moment, tes nerfs se font la malle et cette obsession du corps me bouffait à petit feu. Je me suis dis que ça serait quand même une bonne idée d’entreprendre des démarches pour guérir. J’ai essayé plein de choses. Tout d’abord le cursus classique : psychiatre & médocs couplés à une première psychanalyse. Des nutritionnistes « basiques » en veux tu en voilà (la connerie à ne pas faire), des livres pour arrêter complètement le sucre (la 2ème connerie à ne pas faire), des jeûnes intermittents, vivre pour sa balance, se priver d’aller voir des amis par peur de manger, bref, la liste est longue.
(Ps : je me garde l’EMDR en dernier recours et sinon j’irai en Amazonie pour voir des chamanes et m’enrouler dans des feuilles de bambou.)
J’ai essayé tellement de choses différentes que je me suis complètement perdue. Et c’est d’ailleurs mon amie de coeur qui me l’a fait remarquer. Alors merci à toi …
Ce fut donc le déclic (qui va vous paraître évident) : je voulais aller mieux rapidement en cherchant la solution à l’extérieur alors qu’elle est juste là, à portée de pensées, au fond de moi. Et pour la trouver, j’ai recommencé une psychanalyse il y a quelques années avec une femme incroyable. Parce qu’en parler en profondeur devenait essentiel. Aller chercher ses pires démons pour les regarder en face, insulter son passé, avoir honte, puis regarder tout cela avec tendresse.
Après, ce qui marche pour moi, ne marchera pas forcément pour quelqu’un d’autre mais la finalité c’est : en parler à un professionnel pour lui déposer ses angoisses, devenir sa meilleure amie (ou son meilleur ami) dans les moments où l’on craque et se dire que même si le tunnel est bien long, que toutes les ampoules sont cassées et qu’on ne voit rien, il y a toujours une lumière d’espoir et un mieux être qui nous attend.
Au bout de quelques années, Madame Freud m’avait beaucoup aidé mais je sentais que je tournais en rond à sans cesse ressasser les mêmes sujets (pas évident à prononcer d’ailleurs). Du coup, j’y ai ajouté des séances d’hypnose et j’ai eu la chance de rencontrer une femme formidable : Laura. Une écoute si douce et si bienveillante. Elle m’a embarqué dans le passé et fait revivre des scènes pour les clôturer joliment. Le regard sur mon corps a changé : il est bienveillant. Et ça, c’est une P#%> de victoire !!!!
Parce que peu importe les techniques que tu vas choisir pour t’aider, l’important c’est de rencontrer les bonnes personnes pour être en confiance et se livrer à 10000%, ne pas être pressé(e), s’engager envers soi et être persuadée que oui, ça va aller mieux.
Et puis il y a mon métier, et surtout, il y a vous. Vous aider à amorcer un nouveau regard sur vos corps durant les ateliers Body Therapy m’ont, par ricochet, aidé à cicatriser de grandes plaies. Tout cela me donnent une force de dingue qui me rend extrêmement positive et bienveillante face à vous. Comme quoi, on fait rarement son métier par hasard ! Comme quoi bis, c’est dans la souffrance qu’on trouve la compréhension et les mots pour aider les autres !
Au delà des troubles alimentaires, TCA pour les plus intimes, le rapport au corps n’est pas un truc super évident pour tout le monde. C’est quelque chose que je vois souvent, trop souvent d’ailleurs. Entre les injonctions de la société et la pression à être tout le temps parfaite, ne serait-il pas temps de se foutre un peu la paix pour consacrer son énergie à VIVRE ET À SAVOURER L’INSTANT PRÉSENT ?
(Sujet du bac, vous avez 4 heures).
Aujourd’hui, même si l’alimentation provoque encore quelques crises de tachycardie, je me sens plus en paix avec mon image et surtout j’arrête de chercher l’amour dans mes placards. J’ai également beaucoup de facilité à en parler et je suis même heureuse de le faire si cela peut aider d’autres personnes.
Les troubles alimentaires m’ont obligé à travailler sur moi et l’estime que je me porte.
Ce travail est devenu une force, une FORCE DE VIE.
Je n’ai plus faim de chocolat*, mais j’ai « faim de vie »* comme le dit si bien Mélina Hoffmann dans son livre.
*mais j’aime toujours autant ça !
Les podcasts inspirants :
Reset ton assiette, le podcast qui te désintoxique des croyances de la diet culture
Les TED et chaines YouTube inspirants :
Ending the pursuit of perfection, avec Iskra Lawrence
Our bodies are not an image, avec Mary Jelkowsky
Les livres qui en parlent sans filtre :
Faim de vie de Mélina Hoffmann
Toxicos de la bouffe de Catherine Hervais
Ma team de choc :
Ma psy, mon Freud, mon Lacan.
Laura Beauchamp, hypnothérapie
Marion Nutrion, nutrithérapeuthe, pour remettre de l’ordre dans un corps en bordel
Nadia Volf, médecin et acupunctrice et tellement plus encore (toujours utile pour rééquilibrer le corps et calmer ses angoisses)
Déborah Ohana, Psycho Nutritionniste. La seule nutritionniste qui a eu l’intelligence de ne jamais me peser, qui n’est pas rentrée dans mon jeu de « je veux perdre du poids à tout prix » et qui m’a aidé à reconnecter mon corps, ma tête et mes besoins.
Vous avez également l’application FeelEat qui a pour but de nous réconcilier avec l’alimentation. Ses podcasts sont très intéressants. Et les groupes de paroles intensifs de Catherine Hervais. Jamais testé mais j’avais beaucoup aimé son franc parlé dans son livre cité plus haut.
BISOUS
Alex
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Bonjour Alexia, c’est Céline (session de septembre 2020 à l’ESR et fraîchement certifiée ! ) 🙂
Je suis tombée sur ton site en faisant une recherche et je découvre ton post sur l’alimentation.
Je voulais juste te dire bravo d’avoir livré une partie de ta vie sur ce sujet, tellement délicat. J’aime bien ton style rédactionnel brut de pomme ou brut de simplicité, sans filtre. De plus, c’est cool d’avoir mentionné tes références qui alimentent (restons dans le thème) tes propos. 🙂
Je te souhaite beaucoup de succès dans la poursuite de ton activité avec ta propre « Alliée ».
A bientôt.
Céline Soudry
Merci Céline pour ton joli retour. J’espère de tout coeur que cet article va aider d’autres personnes !
J’espère que tout va bien de ton côté. Bisous !